D’abord une légère explication sur ce qu’est un touladi. Pour les non-initiés, un touladi est un poisson de la famille des salmonidés (truite, saumon, cisco…) que l’on nomme aussi au Québec la truite grise, truite de lac et plus rarement l’omble du Canada. Le nom scientifique de ce poisson est Salvelinus namaïcush. Pour nos amis français, le nom est cristivomer, je ne comprends pas trop d’où ça vient. Il fait partie des plus gros salmonidés de la planète avec un poids pouvant avoisiner les 100 lb pour les individus record.
Pour comprendre l’entièreté de ce titre, au Québec on ajoute dans certains cas « mon homme » à la fin d’une phrase. Cela ne veut nullement dire qu’un homme vous appartient, il faut plus le prendre comme marque de sympathie, un peu comme on rajouterait « mon ami ». « Salut mon homme » ou encore « tu l’as dit mon homme » et là, c’est l’instant où vous vous dites que mon humour est dont plate!
Les turpitudes de la vie m’ont conduite dans le nord du Québec, au réservoir Caniapiscau. Nous sommes dans la portion nord de la forêt boréale (taïga) et limite sud de la toundra ou presque. Bref, c’est un paysage magnifique constitué de petits arbres (mélèze et épinette noire) sur un tapis de lichen. Nous sommes début juillet et exceptionnellement la glace vient tout juste de fondre, certains secteurs ont encore de la neige. Les eaux sont très froides ce qui plait au touladi, à la ouananiche, à l’omble de fontaine et au grand brochet. Il n’y a pas beaucoup de pêcheurs, nous pourrions même dire que la pression de pêche s’approche de zéro. Le réservoir Caniapiscau est selon mon peu de recherche sur le sujet, « la plus grande étendue d’eau douce du Québec », rien que ça.
Pour comprendre l’entièreté de ce titre, au Québec on ajoute dans certains cas « mon homme » à la fin d’une phrase. Cela ne veut nullement dire qu’un homme vous appartient, il faut plus le prendre comme marque de sympathie, un peu comme on rajouterait « mon ami ». « Salut mon homme » ou encore « tu l’as dit mon homme » et là, c’est l’instant où vous vous dites que mon humour est dont plate!
Je ne suis pas un tripeux de salmonidés à la base, mais je crois que là j’ai pogné la piqure. En effet, le présent article est le récit de ma première truite grise à vie ! Dans mon esprit, la grise se pogne dans de grandes profondeurs, sauf durant l’hiver et au printemps quand les eaux sont froides. Durant cette période, elles occupent des secteurs peu profonds comme les baies et ce sont de vrais ogres. Notre première tentative fut très courte, une bonne partie de ma boite y passe surtout les leurres durs comme le Power Tail, les cuillères ondulantes et les poissons-nageur, rien à faire ça ne mord pas. Le soir même nous ne nous laissons pas abattre et nous y retournons, mais du bord cette fois, non loin d’un évacuateur de crue. Un vent du nord plutôt froid et fort me fait choisir le Power Tail pour être capable de battre du terrain et de profiter de cet obus pour lancer au loin le plus possible. J’ai beau lancer et me déplacer, aucune ne touche.
Je décide de changer de tactique et de m’essayer sur un Black Minnow de 9 cm et une tête plombée de 20 gr (Extra-Deep) pour un coloris naturel de couleur Bleue Pailletée. Et là je pêche comme si je cherchais du doré, je gratte littéralement le fond. Je fais quelques tentatives puis je lance prêt d’une digue orienté vers le large, j’ai à peine eu le temps de faire quelques bons sur le fond que la touche est survenue. Une tape très lourde, je me demande si je n’ai pas accroché le fond, les coups de tête très lourd et lent, me confirme que j’ai bien un poisson de pendu au bout de ma ligne. La défense de ce poisson est très lourde et puissante. J’ai du mal à prendre du fil et au final je suis surpris par la taille du poisson qui n’est pas aussi gros que laissait penser sa défense. Par contre, à la vue de cette « grise », je suis aux anges. Ça devient mon coup de cœur sans contre dit, elle accuse 3-4 lb pour une cinquantaine de centimètre, loin d’un monstre, mais c’est ma première et j’en suis heureux.