Floride & Fiiish
Mon road trip pendant ces vacances d’hiver fût une réelle surprise pour une première outre-manche. Bien que ce voyage soit à la base familial et culturel, nulle question pour moi de ne pas (furtivement) embarquer ma canne travel.
Bagages faits, direction la Floride. Les 10 heures d’avion du vol retour me donnent ici l’occasion de vous narrer en quelques mots ce périple, humble petit clin d’œil au local de l’étape (pour l’aspect culturel !), Ernest Hemingway, qui serait sans nul doute surpris de voir ce que la pêche est devenue aujourd’hui !
Etape 1 : Miami
Outre ses Ferrari, Lambo et bimbos, cette ville regorge dans toute sa partie ouest de canaux et plans d’eau, certes un peu moins sexy, mais abritant depuis le début des années 80 une population de peacock bass. Prendre ce poisson, l’œil de paon, aux couleurs exceptionnelles constituait depuis toujours un rêve halieutique. Après avoir glâné quelques renseignements sur leur pêche dans un des bouis-bouis minuscules de l’oncle Sam (blague à part, ce magasin Bass Pro Shop vaut à lui seul le voyage, tout y est démesuré), il s’avérait que monsieur Peacock dédaignerait les leurres souples. Manque de bol, je n’ai que du Black Minnow. Par acquis de conscience et indépendamment de ma volonté (lol), je me laisse séduire par la vendeuse qui eut raison de mon portefeuille pour l’achat de quelques hardbaits…
Arrivé sur place, je n’eus pas de mal à localiser ce poisson, qui se tenait en bordure sur un haut fond végétalisé. Les premiers passages en hardbait ne donnaient rien, malgré le changement de leurre (jerk et lipless) et de couleur. Je me résigne à essayer ce qui « ne marche pas », le leurre souple. Je monte un Black Minnow taille 2 tête plombée Shore 5g, et le propulse un peu plus loin que le peacock. Intrigué, ce dernier réagit, suit mais sans prendre. Deuxième essai. Je relance. Il suit, mon cœur bat la chamade, il est beau, dépasse sans doute les 60cm, fu**, sh*t… Tu vas prendre oui ?! Ben non…
Puis, sur un mauvais lancer qui allait propulser directement le leurre dans un arbre, je m’empresse de fermer le pick-up pour ramener au plus vite. Et c’est cette vitesse d’animation qui déclencha l’attaque. Le combat est spectaculaire, d’autant plus réalisé sur une 5-25g. Les chandelles et rushs sont énormes. Ça y est, je l’ai, mon premier peacock ! Je prendrai de cette manière 4 poissons en 2h de pêche, quelle journée !
Etape 2 : Les Everglades
Exit la ville et son hyperconsommation bling bling, direction la campagne bien profonde, welcome Everglades ! L’endroit est atypique : marais, mangroves, bras de mer, crocodiles, alligators, serpents et moustiques font de ce milieu une zone hostile pour Homo Sapiens. Peu importe, c’est sauvage, c’est plein de bestioles et ça plaît à la famille. Cerise sur le gâteau, ces eaux sont riches en gros tarpons, un deuxième poisson figurant sur ma liste d’espèces à capturer. Ici c’est à la mouche que je vais tenter d’en tenir un. Aficionados de chandelles, ce « gros aspe », d’une puissance phénoménale est constitué d’un squelette osseux, et a la particularité de se décrocher rapidement. Selon les locaux, un pêcheur de tarpons expérimenté en ramènera 1 sur 5 au bateau. Sachant qu’une touche de tarpon sur la journée est un bon résultat, je vous laisse imaginer ma pression sur mes micro sorties ! Au final j’en piquerai un, estimé à une 50aine de kilos, qui bien sûr se décrocha. Un brin masochiste, j’en garde cependant un excellent souvenir ; avoir réussi à en tenir un au bout de ma canne, se faire littéralement violer par cette locomotive qui arrache la soie des mains en partant dans des rushs indomptables laisse forcément quelques traces immuables ! En guise de compensation, j’eus la chance de leurrer d’autres poissons comme des redfishs, snook, catfish, et spannish maquereaux.
Etape 3 : Les Keys
Quittons les marécages pour cette fois-ci se noyer dans des lagons tropicaux turquoises. Le paysage, digne d’une carte postale, laisse sans voix. Ici pas de pêche, mais place à l’observation et au fun. Au programme : plonger au milieu de requins, raies, barracudas and co le long de la barrière de corail, nourrir à la main les tarpons et lamantins dans les ports et marinas, flâner dans les boutiques de pêche de Islamorada et déjeuner sur les terrasses de Key West.
Bref, le temps est passé bien trop vite et c’est définitivement avec de belles images plein la tête, quelques coups de soleil et surtout une femme, car oui, j’ai répondu oui à sa demande, que je m’en vais retrouver mon hiver alsacien !