Cyril – Ambassadeur depuis 2015 –
Mise en contexte et faciès de morue
La lotte est un poisson qui souffre d’un délit de sale gueule. Pour beaucoup, ce poisson est répugnant. C’est un poisson qui avale l’hameçon trop loin ou encore qui détruit les lignes. Cette espèce est totalement dénigrée et donne plus de cauchemars aux pêcheurs qu’elle ne leur apporte de plaisir.
Et si je vous disais que je peux vous réconcilier avec ce poisson? Faire de votre cauchemar un rêve de pêche, qui ne cessera de vous offrir des défis pouvant être de taille. Rechercher spécifiquement la lotte pourrait bien être une pêche blanche qui surpasse les autres.
Photo 1 : Magnifique lotte, communément appelée « loche » en Abitibi-Témiscamingue, capturée au leurre souple, un Black Minnow 120 (Fiiish), rose fluo sur une tête plombée de 25 g (« off-shore »).
Pourquoi pêchons-nous la lotte l’hiver ?
Photo 2 : Petite loche capturée au leurre sur le lac Malartic, près de Val-d’Or.
La lotte est un poisson qui apprécie les eaux plutôt froides. Elle va généralement être associée aux grandes profondeurs des lacs, mais ce poisson se retrouve aussi dans les rivières froides.
De plus, la lotte se met en chasse la nuit, période à laquelle les pêcheurs la captureront le plus facilement l’hiver. Durant la saison chaude, ce poisson se retrouve généralement sous la thermocline, où il se nourrit de ciscos et d’invertébrés.
La froideur et l’obscurité de l’hiver font de cette saison un moment idéal pour la lotte. En effet, cette espèce est tellement bien l’hiver, qu’elle en profite pour se reproduire sous la glace. Dans ces conditions, elle devient très active, dans des habitats diversifiés, peu importe la profondeur, et si vous tombez sur un secteur idéal, attendez-vous à une très belle pêche.
Méthode de pêche classique
Photo 3 : Martin dans son abri portatif, un outil indispensable pour rester au chaud et mobile.
Bien qu’elle tend à se moderniser, la pêche blanche se résume principalement en l’utilisation de brimbales. Un système de lignes dormantes appâtées avec un petit poisson (« méné »). Généralement, une dizaine de trous sont percés et les lignes installées (5 lignes par pêcheurs pour deux personnes).
Peu importe le montage ou le type de brimbale utilisé, cette méthode permet la capture du doré, de la truite, du brochet, parfois même du corégone et de la lotte. C’est donc une pêche plutôt généraliste et peu sélective.
La lotte est un poisson qui peut avoir une touche très discrète et parfois même indétectable avec une brimbale. Le problème est souvent là, car la touche n’a pas été repérée et le poisson a tout son temps pour avaler l’appât et être condamné.
Expérience vécue : j’avais installé une brimbale avec un méné sur un hameçon. J’essayais un montage de type « drop-shot », donc le plomb était posé sur le fond et le méné était à environ 30 cm du fond. À un moment, j’ai décidé de vérifier si tout était correct et à ma grande surprise, il y avait une lotte au bout de la ligne. Malheureusement, elle avait tout avalé, en commençant pas le plomb, pour remonter sur le fils et ce jusqu’au méné. Cette histoire s’est conclue par une coupe de la ligne et la mort du poisson.
Méthode de pêche moderne
Photo 4 : Une lotte capturée à l’aide d’une petite cuillère agrémentée d’une tête de méné, dandinée à proximité du fond.
La méthode est très simple, il suffit de dandiner une tête plombée, agrémentée d’un méné, sur le fond et le tour est joué. Vous pouvez utiliser une ligne à main ou encore une canne à dandiner. Plus exactement, l’ensemble est présenté dans cet article : Même la glace donne chaud (deuxième partie).
La touche étant très discrète, une tresse et un fluorocarbone sont indispensables. Dès que vous sentez la moindre petite lourdeur dans la ligne, il faut ferrer. Les lottes seront fort probablement piquées sur le bord de la gueule. Fini les pertes inutiles de matériel et de poisson!
Photo 5 : Le matériel est presque prêt pour partir à la recherche de la lotte sous la glace !
Photo 6 : Remise à l’eau d’une lotte capturée sur la rivière Kinojevis en Abitibi-Témiscamingue
La lotte répond bien à la pêche au leurre, avec une cuillère ou un leurre souple, en autant qu’un peu de viande se trouve sur l’hameçon, pour dégager une odeur attrayante (méné ou autre). C’est un poisson qui viendra sur des leurres qui déplacent beaucoup d’eau et ma préférence va aux leurres souples de type « Shad »: le Black Minnow de Fiiish en taille 12 cm. Au sonar, il est possible de voir la lotte suivre ou traquer le leurre, et ce, jusqu’à la surface.
Bien que les petits poissons n’offrent pas un combat des plus intéressants, un gros spécimen pourra vous donner une bonne montée d’adrénaline !