Le premier week-end de septembre tombait pendant les grandes marées (113). Je faisais la route Belle-Île / Le port de Ros Bras, près de Pont–Aven. J’étais embarqué sur le voilier de mon beau père, un RM 900. Quand nous sommes partis, la météo ne jouait pas trop en notre faveur. Je me souviens avoir vu le vent se mettre pile face à nous. Je nous voyais déjà faire toute la route au moteur. De toute façon, il fallait que je déroule ma traîne.
Les heures passèrent et la météo changeait elle aussi. Cela faisait bien trois heures que nous étions en train de tirer des bords de près (remonter au vent) sous un ciel grisonnant. D’un coup, le ciel se mit de son meilleur bleu, les multiples rayons de soleil commençaient à nous réchauffer, le vent était régulier et notre RM filait. Nous étions en moyenne sur 6-8 noeuds. Je vois déjà l’affolement dans les yeux de quelques pêcheurs « mais c’est beaucoup trop vite ça, malheureux !!! ». Ce n’est pas grave, j’aime les défis.
Durant les trois quarts de la route, je n’ai pas senti une seule touche. Rien. Mon beau-père me parla d’une cardinale qui était sur notre chemin. Je décidais de garder cette fameuse traîne dans l’eau. Je ne voulais rien lâcher. Il y avait en effet une tête de roche bien distincte sur la MAP. Nous discutions, et arrivions enfin au niveau de cette cardinale tant attendue. D’un coup, je sentis ma traîne enroulée autour de ma main (pas bien Mesmeur) pomper en me tirant le bras vers l’arrière. Le bateau avançait toujours et je sentais ma ligne venir elle aussi. Je regardais le sondeur qui indiquait 15 m d’eau. J’étais monté avec une paravane qui normalement descendait dans les 10 m. Je n’arrivais pas à ramener la traîne, je dis alors à mon beau-père de se mettre au lof, le nez du voilier au vent plus précisément.
5 bonnes minutes se passèrent. Nous nous demandions ce qui tirait comme ça. Un bon tas d’algues ou un joli loup ? Je connaissais déjà la réponse à cause des à-coups de ma ligne. Je finis par voir ma paravane arriver non loin de la plage arrière du voilier avec le restant de ligne bien tendu. Il y avait un peu de poids ! Héhé. Une masse grise et blanche venait tranquillement jusqu’au bateau. Je savais alors que c’était un joli bar qui traînait derrière. Il arriva enfin au bateau, Il était super beau et imposant ! Héhé.
70 cm et un peu plus de 4 kg avait goûté au Crazy Sand Eel 220 Bleu Nacré. Ce n’était pas la première fois.
La mission était donc accomplie et le Crazy Sand Eel avait fait le job une fois de plus ! Après avoir dépassé cette cardinale nous ferons route vers le port. Il me tarde de remettre ça rapidement !