Dernière session SUP
Nous sommes un soir d’été, je vois du jardin, dans le chenal de Lorient, une multitude de sternes plonger près d’une balise rouge. Je regarde ma montre, 20h00 environ. Je décide sur le champ de me mettre à l’eau en paddle pour aller voir cette chasse de plus près. Je prépare tout l’équipement nécessaire pour ne pas être perturbé pendant le laps de temps qu’il me reste avant la nuit. Gilet de sauvetage, leash cheville, ancre flottante et grappin, dispositif lumineux, moyen de communication… Bref tout y est.
Gros coefficient et poissons réceptifs
J’arrive au bord de l’eau, tout mon barda est prêt, je rame sur mon 12.6 RRD «Roberto- RicciDesigns». Dix minutes de cardio plus tard, me voilà à poste. La mer est lisse, néanmoins, le coefficient de 90 ne rend pas les choses faciles. Le début descendant génère un courant très puissant. J’analyse le spot et vois quelques têtes de roches apparentes. Je me place en aval du courant juste derrière (le courant y est inverse), ça me permet de m’économiser et de scruter davantage ma zone de pêche. Quelques descentes se passent. Aiguillettes, petits bars, vieilles sont au rendez-vous. Chaque lancer est presque un poisson assuré. Je relâche tout le plus vite possible. Je décide de changer de tactique et de lancer dans une zone calme. Le courant est néant. On peut même voir que l’eau tourbillonne sur cette zone de deux mètres carrés.
A peine mon Crazy Sand Eel 120 Or tombé dans l’eau, je ne reste pas rêvasser, je pense qu’il y a tout juste 1m50 de profondeur. J’anime de façon régulière, je donne un coup de poignet vers le haut sans mouliner et je redescends ma canne lentement en gardant la tension de ma tresse et en moulinant aussi lentement. Deux, trois tours de manivelle puis le frein du moulinet s’emballe violemment.
En même temps, je décide de me mettre à genoux et du bras gauche, j’allume ma GoPro Hero 7 (Tuto plateforme « camera et porte canne », au prochain épisode). Ma canne est tirée vers le bas, mon paddle suit les mouvements du poisson. Je n’avais pas utilisé d’ancre à ce moment là. Je suis plusieurs fois maîtrisé par la force du poisson. Il tourne autour de mon embarcation, mon frein chauffe. Ça donne l’impression que ça va casser.
Après une bonne minute ou deux de combat, je vois un joli loup apparaître peu à peu et remonter. Celui-ci arrive près du paddle, d’une main, je tiens ma canne et de l’autre j’attrape mon bas de ligne (fluorocarbon Perfect Link Medium). J’arrive à hisser ce joli bar (64 cm) sur mon paddle tranquillement sans l’énerver davantage. J’ai déjà eu la mauvaise aventure d’en faire grimper un joli énervé sur un paddle gonflable. Son épine dorsale a traversé le pont de mon embarcation et j’entendais un filet d’air s’échapper. Il ne fallait pas traîner par la suite…
Revenons à notre soir d’été, je saisis ce beau spécimen par la bouche tranquillement, j’admire ma prise au bout de mes bras, décroche lentement mon Crazy Sand Eel bien avalé. Je soupçonne une femelle du fait que ce poisson a un museau pointu… Son «release» se fait aussi lentement pour le ré-oxygéner correctement. La pêche en paddle suscite de nombreux moments d’adrénaline. Rien n’est facile. Ça donne davantage de chances à nos poissons de pouvoir repartir. Une sorte de combat équitable.
Le soleil commençant à disparaître à l’horizon, je décide de faire route retour vers le port, tout en admirant ce magnifique spectacle de la nature qui m’est offert !
Nous ressortirons le paddle aux beaux jours, pour l’instant nous allons laisser tranquille les labrax !