05h00. Le réveil sonne.
Surexcitation ou fatigue, l’organisation matinale est difficile et source d’interrogations. Quelle stratégie mettre en œuvre ? Quelle zone pêcher ? Quel pattern utiliser pour tirer son épingle du jeu lors du concours?
En effet, aujourd’hui a lieu une manche du Défi Predators, la seule et unique à laquelle je participerai cette année d’ailleurs. Pour l’occasion, Jérôme, mon ami expatrié au royaume de la Guinness, a fait ce long déplacement pour former mon binôme et avoir l’opportunité de tâter du brochet survitaminé au malte alsacien !
07h00. Début de la compétition. Le départ ressemble à celui d’une course de F1, hôtesses sulfureuses et vitesse en moins (sur cette zone seul le moteur électrique est autorisé). 66 bateaux s’alignent sur la ligne de départ, dont certains viennent de loin, il y a du monde et du niveau…
Nous avions pris la décision de naviguer vers le sud, zone que je connais particulièrement bien (comme celle du nord d’ailleurs, je joue à domicile !). La température de l’eau cristalline fleurte encore avec les 13 degrés, l’idée étant d’aller déloger maître Esox dans des herbiers entre 1.5 et 2 mètres de profondeur. Les 2 premières heures de pêche furent un désastre, une bérézina, une absence totale d’activité, une recherche constante d’un pattern impalpable, un grand moment de solitude, de stress, d’incompréhension. Bref une merde totale jusqu’au moment où mon coéquipier m’annonce « fish on ». Je me jette sur l’épuisette, c’est coffré, mesuré et maillé, voilà enfin nos premiers points !
Je monte un Black Minnow 120 coloris kaki/rouge pailleté, mon coloris fétiche pour le brochet, armé d’une tête shallow 6g. L’animation consistait à le laisser doucement virevolter dans les massifs d’herbiers avant d’y impulser une petite traction. Action, mon blanck enregistre une belle châtaigne sur la descente, c’est piqué et c’est maillé. En faisant valider nos 2 prises auprès des commissaires, nous apprenons que peu de poissons ont été pour l’instant mesurés. Ce lieu, habituellement si riche en brochets, semble être aujourd’hui bien stérile.
Nous continuons toujours notre navigation vers le sud, à la recherche cette fois-ci de zones un peu plus profondes (3m). Nous y toucherons quelques poissons, mais hélas tous non maillés. Il ne reste plus qu’une heure de pêche. La cartographie de mon GPS Lowrance m’indiquait une grosse fosse non loin de notre position. Mon idée est alors d’utiliser une technique que nous n’avions auparavant pas pu tester, dû aux faibles profondeurs rencontrées : la verticale, voici notre nouveau plan d’action.
Rapidement sur le poste, la cartouche ne se fit pas attendre pour mon coéquipier qui rentre un très joli poisson. Je l’imite dans les 5 minutes avec un BM 160 vert/jaune préalablement enduit d’attractant, manié à l’aplomb du bateau sous 9 mètres d’eau… Notre plan semble marcher et nous permet d’entrer des points peu avant le coup de sifflet final !
13h30 : fin de la manche ! Nous sommes plutôt confiants, nous entendons peu de pêcheurs ayant fait mesurer 4 brochets et espérons entrer dans le top 10. Comme à l’école, l’annonce des résultats débute par les 0, c’est-à-dire les capots et il y en a un paquet : 21 embarcations sur 66. Nous entrons à l’appel du top 10, les pêcheurs y figurant accusaient 2 où 3 brocs au compteur. Top 5, nous attendons toujours notre récompense, encore un peu de patience… Ça y est, notre nom résonne et nous montons à la 3ème place du podium. Voila encore une très belle journée passée au bord de l’eau, et ce malgré une pêche difficile où il a fallut constamment se remettre en question en changeant de techniques pour réussir à tromper la vigilance de notre partenaire de jeu…
Pour vivre vos rêves, relâchez vos prises.
Phil