Retour en 2018 (ouverture doré/brochet)
Eh oui, j’avais perdu ma carte SD, « le boulet » me direz-vous et vous n’aurez pas tord! J’avais un quatre jours de pêche sur cette carte SD, sur quatre plans d’eau différents. Une première journée seul pour de la truite mouchetée, où je me suis tenté à faire des vidéos, mais comme tout nouveau support, c’est à retravailler dirons-nous. Par contre, les trois journées qui ont suivi avec ma douce et mon petit frère ont été riches en événements! Nous nous sommes lancés à la recherche de nos prédateurs préférés aux lacs Levêque, Buies et Caire. Deux lacs que nous ne connaissons pas du tout et un que nous pêchons depuis longtemps.
Recherche du brochet au lac Levêque (jour 1)
Ce premier lac ne contient que du brochet, il est situé à une quinzaine de kilomètres de chez nous, dans le bois. Le printemps 2018 étant tardif, les eaux sont encore très froides et hautes. Ces conditions sont généralement signe de fraies tardives pour le brochet et pour le doré, et qui coïncide avec l’ouverture de la pêche pour ces espèces. Par conséquent, si l’on veut que cela fonctionne, il faut rechercher ces endroits-là. Donc pour le brochet, nous parlons plutôt de baie herbeuse, zone inondable, herbiers et compagnie. Le point négatif, c’est que le brochet, lorsqu’il est en pleine fraie, eh bien c’est une espèce qui ne mord pas. Il est à noter que c’est tout de même un pari intéressant, puisqu’à l’inverse, s’ils sortent juste de la fraie, la pêche sera des plus productive, donc une pêche à double tranchant.
Hélas pour nous, la galère est de mise. Nous essayons tous les leurres de nos boîtes, sans succès. En plus, nous avons le droit à un temps de cul, il fait « frette », il pleut et nous finissons la journée par des rafales hallucinantes et une pluie plus que désagréable qui nous force à fuir. Nous avons tout de même fini par trouver un petit spot productif, rien de bien palpitant puisqu’il s’agit de petits poissons. Le défi était de trouver le pattern qui les ferait mordre. Seules les cuillères ondulantes nous ont sauvés de la bredouille. Les poissons capturés indiquent qu’ils sont probablement sexuellement immatures et n’ont rien à faire de la fraie pour le moment. Remarquez les couleurs sombres de ces brochets, typique de ces eaux couleur thé.
Pêche au lac Buies (jour 2)
Cette fois, ce n’est plus la même histoire, nous faisons 1h30 de route environ, dont le plus long bout a été les derniers 10 kilomètres. En effet, cette dernière section est un chemin forestier qui longe les lignes ontariennes. Nous étions le premier pick-up a passer là, il fallait s’arrêter souvent pour couper les branches d’aulnes qui barraient la route. Des branches qui avaient plié sous le poids de la neige. C’est une pêche qui se mérite dirons-nous.
Encore une fois, ce n’est pas un très gros lac, par contre, cette étendue d’eau regorge de structures qui sont autant d’habitats et de spots de pêche à exploiter. Plusieurs fosses sont présentes avec des profondeurs de plus de 30 mètres. Ce lac contient à la fois une bonne population de dorés, mais aussi beaucoup d’achigans à petite bouche. La population de brochets, bien que présente, n’est pas très importante comparativement aux deux premières espèces.
Le défi : Éviter l’achigan à petite bouche
Il est important de rappeler que seul le doré et le brochet sont ouverts, la pêche de l’achigan n’est pas encore permise. Bien que nous essayions toujours de sélectionner le poisson que nous recherchons, l’achigan cohabite souvent dans des habitats similaires à celui qu’affectionne le doré. Il est donc impossible d’éviter les captures d’achigan. Par contre, lorsque nous étions sur un site spécifique et que seul l’achigan était capturé, nous changions de place pour le laisser tranquille. Sur un site ou les deux espèces (doré, achigan) étaient présente, nous arrivions tout de même à favoriser la capture de dorés en travaillant une profondeur particulière d’un même spot. Dans tous les cas, peu importe l’espèce, nous avons remis toutes nos captures à l’eau. L’utilisation de l’épuisette à filet profond permet de conserver le poisson dans l’eau pour toutes les manipulations (décrochage) ou préparatifs (appareil photo) que nous avons à faire. Par conséquent, le poisson repart dans les meilleures conditions.
L’autre défi : trouver ce qui fait mordre le doré (spot et leurre)
Nous nous apercevons rapidement que les entrées d’eau dans le lac sont les points à privilégier. Il y a quatre ruisseaux relativement importants qui alimentent le lac Buies. Ces points d’entrée ont toute leur spécificité propre qui privilégie une espèce plutôt qu’une autre ou les deux. Nous rappelons que les secteurs de fraie pour le doré sont, dans certains cas, des secteurs de roches exposés aux vents dominants directement dans le lac ou dans d’autres cas, ils remontent les ruisseaux qui alimentent le lac pour atteindre leur frayère.
La première arrivée d’eau que nous essayons est un secteur de roches peu profond qui descend très lentement (1 à 2 mètres). Cette première tentative ne nous permet que de prendre des achigans à petite bouche, c’est donc un secteur que nous délaissons.
Une seconde entrée d’eau est tentée, très peu prometteuse puisqu’il s’agit d’un ruisseau constitué d’une série de barrages de castor. Donc une eau relativement dormante, argileuse, qui se déverse dans un secteur herbeux. Rien de bien intéressant pour le doré. L’idée est confirmée face au « pas de touche ». Nous quittons rapidement.
Il en reste deux, qui eux sont particulièrement encourageants. Ces deux ruisseaux se déversent sur un lit de roche qui tombe rapidement dans des profondeurs relativement importantes (jusqu’à une dizaine de mètres). Le leurre qui déclenche toutes les attaques est le Black Minnow 90, c’est l’arme de la situation. La couleur ne semble pas avoir beaucoup d’importance pour le moment, nous avons du succès sur les coloris rose, noir, blanc (opaque/sans paillette), bleu pailleté et bleu. La plupart de ces couleurs contiennent des paillettes soit brillantes (qui réfléchissent la lumière), soit opaque (qui jouent sur les contrastes).
Un doré trophée
Nous finissons par trouver le spot et le pattern qui déclenche les attaques de doré. Occasionnellement, un achigan à petite bouche monte au bateau, toutefois, les captures de dorés sont majoritaires et s’enchaînent de manière impressionnante. Le tout au leurre uniquement, juste en effectuant les bonnes dérives, nous ne traînons pas!
Les poissons s’enchaînent, lorsque tout à coup, ma blonde ferre quelque chose de plus lourd, qui tient le fond et donne des coups relativement lents, ça sent le gros poisson! Mon frère et moi remontons nos lignes et j’attrape l’épuisette. C’est un doré de 29 pouces (74 cm) qu’elle amène fièrement au bateau. Ce doré monstre s’est laissé tenté par un Black Minnow 90 rose laissé à gratter sur le fond. Ce magnifique poisson a été remis à l’eau comme tous les autres et dans les règles de l’art.
Le nombre de captures ralentit : s’adapter
Le nombre de captures diminue, comme si nous épuisions le spot ou que les dorés commençaient à comprendre la supercherie. Nous quittons l’endroit pour essayer un tombant rocheux (>10 m). Nous y reviendrons plus tard.
Le tombant rocheux n’offre aucun doré, seul de l’achigan et du petit brochet montent au bateau.
Devant l’échec de notre changement, nous retournons à notre entrée de ruisseau, réussissons à déjouer quelques dorés, mais c’est plus difficile. Des touches moins franches, plusieurs ratées. Bref, il faut faire quelque chose. Ils sont là et réagissent, mais se méfient.
Nous commençons à ajouter un attractant sur nos leurres, une recette à base de poisson et autres substances étranges que Fiiish fait. L’attractant que nous utilisons ajoute une couleur rouge au leurre comme un signal sang supplémentaire. L’un des points forts avec cet attractant c’est qu’il tient longtemps.
Nous beurrons littéralement la fente de nos Black Minnow 90. Et les touches se succèdent à nouveau. Nous ratons moins de poisson, par contre, la taille de ceux-ci est généralement plus petite que précédemment. C’est tout de même le fun, nous réussissons notre ouverture. Concernant l’attractant, la compagnie préconise de l’appliquer 24 heures à l’avance pour que le leurre s’imprègne réellement. Nous n’avons pas respecté les consignes, probablement au risque d’utiliser plus d’attractant, mais ça a fonctionné !