L’occasion m’était donnée il y a quelques temps de vous parler du choix des couleurs du leurre en fonction du milieu (http://fiiish.com/philippe-au-royaume-des-aveugles-les-borgnes-sont-rois/) et du principe de fonctionnement de l’attractant. Aujourd’hui, avec la sortie récente du Power Tail, je souhaiterai m’attarder sur son fonctionnement, et plus particulièrement sur celui de son signal vibratoire.
Fiiish nous présente ici un concept révolutionnaire, où la bavette d’un poisson nageur classique (jerk ou crank) est remplacée par un paddle mobile, faisant office de caudale. Cette dernière, sous la pression de l’eau, vibre et fait vibrer d’une manière particulièrement intense le Power Tail. Mais pourquoi ces vibrations sont-elles si excitantes pour nos partenaires de jeu ?
Particulièrement complexe, je vais tenter de vous résumer brièvement ce principe d’action. Comme pour les humains, la plupart des poissons ont développé, à des fins alimentaires où défensives, des sens connus : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût. Ils vont même plus loin puisqu’ils sont dotés d’un 6ème sens, situé dans une structure se trouvant généralement le long de leur corps appelée « ligne latérale ». Cette ligne latérale, pourvue de récepteurs, permet aux poissons soit de détecter leur proie, soit d’échapper aux prédateurs. En ce qui nous concerne, intéressons-nous ici à cet instinct alimentaire.
Un poisson nageant calmement génère des ondulations ayant une fréquence allant de quelques Hz à 100 Hz lors d’une accélération brutale. Tout comme notre ami couvert de mucus évoluant dans son milieu, notre leurre émet lui aussi des oscillations, chacune étant propre au modèle utilisé. Ainsi, en ayant connaissance de ce phénomène, il est utile de l’utiliser et de l’adapter à notre pêche pour mettre toutes les chances de réussite de notre coté.
Ca ne mord pas ? Nous avons tous pêché dans des endroits où nous savions pertinemment qu’il y avait du poisson, mais sans réussir à déclencher la moindre attaque. C’est à ce moment là qu’il ne faut pas hésiter à changer de leurre, provoquant indéniablement un changement de signal de vibration dans l’eau. Certains jours, les poissons répondent uniquement à une plage d’oscillations, l’idéal étant donc de trouver le leurre qui entre dans cette plage vibratoire. Mais des fois cela peut ne pas suffire, notamment dans le cas où nous évoluons dans certaines zones où la pression de pêche est forte. Ici, le poisson est éduqué (et oui il y a un « apprentissage » chez nos collègues à écailles !), il connaît la musique, ou plutôt dois-je dire la fréquence, et ne réagira pas.
C’est ici que le Power Tail, du fait de sa nouveauté et de ses vibrations novatrices, sera entre autre susceptible de faire la différence en présentant une fréquence oscillatoire jusqu’alors inconnue. Cette caudale a la particularité d’avoir une surface d’appui sur l’eau beaucoup plus importante qu’une bavette d’un poisson nageur classique. Ainsi, les vibrations diffusées dans les couches d’eau peuvent attirer les prédateurs ayant perçus ce signal de loin. Ce paddle, discret visuellement car transparent, est d’une taille disproportionnée par rapport au corps du leurre. De plus, son positionnement (perpendiculaire au leurre) émettra des vibrations d’une fréquence totalement différente à un autre leurre ayant généralement une bavette en tête imprimée d’un angle beaucoup plus ouvert. Enfin, en étant positionnée en queue avec cet angle, elle permet d’être pêchant dès l’impact : à la descente, en traction et en linéaire ; le temps d’efficacité du leurre dans l’eau s’en trouvera démultiplié.
Pour conclure, trouver le pattern gagnant réside donc dans l’analyse de plusieurs facteurs, le signal vibratoire étant l’un des principaux : n’hésitez pas à changer vos leurres et à proposer des nouveautés pour les faire craquer ! En attendant, je vous souhaite à toutes et tous une ouverture truite réussie, et n’oubliez pas, un Power Tail dans votre boite en fera surement craquer plus d’une !
Pour vivre vos rêves, relâchez vos prises.
Phil